Distribuer le courrier et produire de belles images
L'utilisation de drones semble passionnante, mais nous sommes encore loin d'une utilisation généralisée de ces objets volants. Le "futur des drones" se rapprochera lorsque les normes internationales normaliseront la production et l'utilisation. L'industrie suisse a également son mot à dire dans ce processus de normalisation.
Il y a actuellement environ 100 000 drones en service en Suisse. La plupart de ces drones sont fabriqués en Chine, mais ils sont également développés en Suisse. L'ETH de Zurich et l'EPFL de Lausanne mènent des recherches dans ce domaine. Une vingtaine de start-ups ont déjà été créées à la suite de cette opération. Aujourd'hui, les drones sont surtout utilisés dans le secteur des loisirs, occasionnellement dans le domaine de la protection et du sauvetage, ainsi que pour l'inspection des façades des bâtiments ou des chantiers de construction. À Lugano, la Poste transporte des échantillons de sang à titre d'essai.
Les obstacles sont importants
Mais pour que les drones soient utiles au sens économique, il faut plus que des produits innovants. Les systèmes existants fournissent déjà des données suffisantes à de nombreuses fins, et il existe des moyens de transport éprouvés qui sont relativement peu coûteux. Les drones ne deviennent intéressants que lorsque, par exemple, il est possible d'accéder à des endroits difficiles d'accès ou de combiner de nouvelles données avec des données existantes, lorsque les nouveaux systèmes de transport sont moins chers et plus efficaces que les systèmes classiques. En outre, les données collectées par les drones doivent être compatibles avec d'autres systèmes. Des normes sont donc nécessaires pour rendre cela possible, des tests d'homologation pour garantir la sécurité, des systèmes d'identification pour assurer l'attribution, et une infrastructure adaptée. Il est important pour tout cela que les réglementations transfrontalières soient élaborées dès le départ, dans la mesure du possible. C'est pourquoi l'Organisation internationale de normalisation ISO est déjà active. La Suisse travaille également sur des solutions globales par le biais de l'Association suisse de normalisation (SNV). Elle crée actuellement un nouveau comité de normalisation "Drones", au sein duquel des experts d'entreprises et de chercheurs suisses peuvent apporter leurs préoccupations et leur savoir-faire et contribuer à la normalisation internationale.
Braver la tempête
Un défi important est de développer un système d'identification des drones afin qu'ils puissent être localisés et assignés comme objets volants en mouvement. Un système de circulation est également nécessaire. Les drones d'aujourd'hui sont des "drones de beau temps". Pour être largement utilisés, ils doivent être capables de résister à tous les temps et d'éviter en toute sécurité les obstacles mobiles ou fixes, tels qu'un planeur, une personne ou une grue. Il doit également y avoir des "voies de circulation" et un système de guidage et de surveillance qui définisse les zones libres et inaccessibles. L'Aviation Research Center Switzerland (ARCS) examine si cela est possible avec l'aide du nouveau réseau mobile 5G. Le centre de compétence nouvellement créé est dirigé par le professeur Michel Guillaume du Centre d'études aéronautiques (ZAV) de la Haute école spécialisée de Zurich (ZHAW).
Autorisations simplifiées
Ce que l'on sait moins, c'est que les drones ADS-95 de l'armée de l'air sont en service depuis près de 20 ans. Les Forces aériennes suisses utilisent ces drones de reconnaissance pour la protection des frontières, pour des événements majeurs tels que le WEF ou pour surveiller les embouteillages. Si vous souhaitez utiliser vous-même des drones, il est indispensable d'étudier au préalable les règles régissant leur exploitation et, dans le cas de projets plus importants, d'obtenir l'autorisation nécessaire de l'Office fédéral de l'aviation civile (OFAC). Cela est particulièrement nécessaire pour les drones pesant plus de 30 kg et pour les vols sur de plus grandes distances. L'OFAC vérifie si la technologie du drone est suffisamment sûre. Il vérifie également la zone géographique d'opération et les compétences des pilotes. Cet effort est nécessaire car il n'y a toujours pas de certification pour les drones. Ce n'est que lorsque l'industrie aura mis au point des certifications que des tests simplifiés deviendront possibles. Il sera plus facile de créer de telles normes si des systèmes de classification standardisés, des normes sur les matériaux, la production et la maintenance existent. Mais aussi dans le domaine de l'équipement et de la formation du personnel, des spécifications claires simplifieront les procédures.
Quand le moment sera venu
La technologie des drones est prometteuse. Mais il reste de nombreuses étapes à franchir avant de pouvoir l'utiliser à grande échelle. Si cela se produit dans les prochaines années, les missions des drones changeront nos vies.