Le reporting ESG des entreprises suisses peut être amélioré

L'importance des ESG a augmenté pour de nombreuses entreprises suisses. Pourtant, de nombreuses entreprises ne sont souvent pas préparées à un reporting correspondant. Seules 40 % d'entre elles publieront un rapport ESG. Les aspects environnementaux ont gagné en importance dans les entreprises au cours des trois dernières années, tandis que les dimensions sociales telles que l'égalité des revenus et la sécurité au travail ont moins progressé.

La cinquième "Swiss Managers Survey" a interrogé en avril et mai 2024 entreprises suisses sur le thème ESG (Environmental, Social and Governance). (Image : www.depositphotos.com)

Les cadres dirigeants reconnaissent la valeur stratégique des données ESG, mais leur utilisation efficace pour augmenter le succès de l'entreprise nécessite un développement supplémentaire. C'est ce que montre une enquête récente menée auprès d'entreprises suisses par la ZHAW School of Management and Law.

La cinquième "Swiss Managers Survey" a interrogé en avril et mai 2024 entreprises suisses sur le thème ESG (Environmental, Social and Governance). Cette enquête représentative a été menée par la Zürcher Hochschule für Angewandte Wissenschaften (ZHAW), la Fachhochschule Graubünden (FH Graubünden), la Scuola universitaria professionale della Svizzera italiana (SUPSI) et la Haute École Arc (HE-Arc). Avec plus de 400 managers participants de toutes les régions du pays, l'enquête fournit une image complète du climat en matière d'environnement, de social et de gouvernance (ESG) dans les entreprises suisses. 

Impact légal sur le reporting ESG

L'introduction récente de directives sur le reporting de durabilité des entreprises (CSRD) dans l'Union européenne et l'ordonnance sur le reporting climatique obligatoire en Suisse ont fait de la question ESG une priorité pour de nombreux managers. Pourtant, une part importante des entreprises ne semble pas être préparée au nouveau reporting ESG. Seulement un peu plus de 40% des entreprises suisses publieront un rapport ESG en 2024. "Il est particulièrement alarmant de constater que 10 pour cent des entreprises désormais légalement tenues de publier un rapport ne le feront pas cette année", déclare Siyana Gurova du Center for Global Competitiveness à la ZHAW School of Management and Law. 

Alors que la volonté générale de publier des rapports ESG est élevée, il existe dans la pratique des défis tels que des problèmes techniques et un manque de personnel spécialisé. Alors que près de la moitié des multinationales ont un:n responsable ESG dédié:n au sein de leur direction générale, ce chiffre est inférieur à 30 % pour les petites et moyennes entreprises. La taille de l'entreprise n'est pas le seul facteur à influencer la volonté de respecter les normes ESG et d'en rendre compte, les régions linguistiques jouent également un rôle important. Les régions francophones, en particulier, sont à la traîne.

Les entreprises sont de plus en plus conscientes 

Malgré une faible augmentation du nombre d'entreprises qui prévoient de faire rapport sur les questions ESG en 2024 - environ trois points de pourcentage de plus qu'en 2023 - l'enquête montre que l'importance des activités ESG a considérablement augmenté au cours des trois dernières années, notamment en ce qui concerne les préoccupations environnementales. Cette augmentation montre une prise de conscience croissante, qui déclenche souvent des changements organisationnels substantiels. En revanche, les dimensions sociales de l'ESG, telles que l'égalité des revenus (entre hommes et femmes), la sécurité au travail et les pratiques de travail chez les fournisseurs, sont celles qui ont le moins gagné en importance.

Perception différente dans les régions linguistiques 

La perception de l'impact financier des activités ESG sur les entreprises varie considérablement d'une région linguistique à l'autre. Les managers de Suisse italienne ne perçoivent que des rendements faibles, voire négatifs, des investissements ESG, tandis que leurs collègues des régions francophones et germanophones font état de résultats plus optimistes. Si le top management est un partisan important des initiatives ESG, des facteurs externes tels que les exigences réglementaires et les attentes des consommateurs jouent un rôle encore plus important. Par conséquent, les données ESG sont principalement utilisées dans le développement de produits et le marketing, tandis que les départements des ressources humaines sont les moins concernés par les stratégies ESG.

Défis et orientations futures

L'enquête de cette année montre que les entreprises suisses font des progrès remarquables dans leurs efforts ESG. Néanmoins, elles continuent de faire face à des obstacles considérables. "Il y a une conscience largement répandue parmi les cadres supérieurs de la valeur stratégique des données ESG. Mais l'utilisation efficace de ces informations pour améliorer le succès de l'entreprise reste un domaine qui doit être cultivé davantage", concluent les responsables de l'étude. 

Source : www.zhaw.ch

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