La directive européenne sur les lanceurs d'alerte sert aussi la conformité dans les entreprises suisses

Il existe des normes juridiques et éthiques qu'une entreprise et ses collaborateurs doivent respecter. Mais que se passe-t-il si ce n'est pas le cas ? Une gestion de la conformité propre à l'entreprise crée des conditions claires et devrait absolument comprendre un système de signalement des violations de la conformité. Une nouvelle directive européenne sur les lanceurs d'alerte place également les entreprises suisses sous une pression supplémentaire à cet égard.

Plus que la simple "dénonciation" d'une entreprise : la directive européenne sur les dénonciateurs pose des jalons supplémentaires pour la gestion de la conformité - également dans les entreprises suisses. (Image : depositphotos.com)

Une entreprise de construction emploie des travailleurs au noir afin d'éviter de payer des cotisations à l'AVS et à la LPP. Une banque pratique le blanchiment d'argent à grande échelle. Une entreprise de construction mécanique achète des matières premières produites dans un pays du tiers-monde dans des conditions de travail et d'environnement douteuses. Et une autre entreprise technologique exporte par des canaux opaques des pièces de centrales électriques dans un pays soumis à des embargos économiques internationaux. Ces exemples (fictifs) sont peut-être extrêmes et exceptionnels - il existe aussi des exemples plus "anodins", comme celui d'un collaborateur qui télécharge secrètement des contenus pédophiles sur Internet ou celui d'un représentant qui "maquille" ses notes de frais à son avantage. Quoi qu'il en soit, il s'agit dans tous ces cas de violations de normes juridiques, internes à l'entreprise ou encore éthiques.

La protection des lanceurs d'alerte est insuffisante en Suisse

Les collaborateurs qui découvrent de telles irrégularités sont désormais confrontés à un dilemme : doivent-ils dénoncer les infractions ? Ou est-ce que leur devoir de loyauté envers leur employeur les empêche de le faire ? Le fait est qu'en Suisse, les personnes qui dénoncent des irrégularités dans les entreprises ne sont que faiblement protégées sur le plan juridique. Un projet de loi sur la "protection en cas de signalement d'irrégularités sur le lieu de travail" a été rejeté par le Parlement fédéral. En matière de protection des "whistleblowers", c'est-à-dire des personnes qui signalent des irrégularités, la Suisse se situe désormais loin derrière les autres pays du monde. Les cas dans lesquels les collaborateurs d'une entreprise sont rendus publics se terminent souvent mal : l'affaire se transforme en scandale et l'entreprise concernée a fort à faire pour lutter contre le préjudice d'image qui la menace. Dans un tel cas, le perdant est le collaborateur qui a déclenché l'affaire : Il est tenu pour responsable des dommages et licencié sans préavis...

La conformité d'entreprise a du sens

Pour les banques et les négociants en valeurs mobilières, une Fonction de conformité est depuis longtemps une obligation légale. Mais dans d'autres secteurs également, de plus en plus d'entreprises, quelle que soit leur taille, reconnaissent que la compliance fait partie intégrante d'une bonne gestion d'entreprise. Un concept de compliance efficace décrit les thèmes de compliance centraux pour l'entreprise concernée et définit les risques de compliance. Il règle également les rapports à la direction de l'entreprise et au conseil d'administration. Enfin, une organisation concrète de la compliance en fait également partie. Afin de garantir des normes uniformes, un système de dénonciation professionnel et anonyme est également recommandé dans le cadre d'une gestion de la compliance. "L'objectif d'un tel système d'alerte est de protéger suffisamment les informateurs afin d'anticiper les risques liés aux violations de la conformité et de se positionner en tant qu'employeur exemplaire et transparent au sens de l'Employer Branding", explique Thomas Wittkopf, directeur de TELAG AG. Cette entreprise fournit déjà aujourd'hui, sous le nom de WhistleTAG, un système d'alerte global pour les grands groupes et les PME. Le besoin d'une telle solution pourrait même augmenter : Afin de mieux protéger aussi bien les destinataires que les lanceurs d'alerte, la nouvelle directive européenne sur les lanceurs d'alerte entrera en vigueur le 17 décembre 2021. Ce règlement oblige les entreprises à partir de 250 collaborateurs ou d'un chiffre d'affaires annuel de 10 millions d'euros à mettre en place un système d'alerte anonyme. A partir de 2023, la limite sera encore abaissée, à 50 collaborateurs. Les entreprises suisses qui emploient des collaborateurs, des partenaires ou des fournisseurs de l'UE sont également concernées.

La directive européenne sur les lanceurs d'alerte exige un système de signalement anonyme

La directive européenne sur les lanceurs d'alerte prévoit que les lanceurs d'alerte doivent avoir la possibilité de faire leur signalement par voie électronique via un système en ligne crypté ainsi que par téléphone, mais dans tous les cas de manière anonyme et sécurisée. "La confidentialité des informateurs doit être garantie afin que les collaborateurs aient le courage de signaler une violation de la conformité. Dans la pratique, nous constatons souvent que, surtout dans les PME qui sont fières de leur culture d'entreprise ouverte, les collaborateurs ont beaucoup de mal à signaler une irrégularité. Ils craignent les conséquences - à commencer par le dénigrement, le harcèlement moral et les représailles à grande échelle. C'est pourquoi, dans la plupart des cas, ils s'abstiennent de signaler". Avec des conséquences désastreuses, comme le Rapport ACFE de l'Association of Certified Fraud Examiners (ACFE) : Ainsi, le préjudice financier moyen s'élève à 200 000 CHF - sans compter les dommages à la réputation. "Les directeurs et les conseils d'administration ont une responsabilité, mais ils sont souvent dans l'obscurité parce que les collaborateurs n'ont pas la base nécessaire pour signaler une irrégularité en raison d'une protection insuffisante. Un système d'alerte professionnel offre aux entreprises une chance de transparence et de gouvernance d'entreprise vécue en interne et en externe", explique Thomas Wittkopf. Conclusion : même si la Suisse ne doit pas transposer la directive européenne sur les lanceurs d'alerte dans son droit national, celle-ci peut également servir d'instrument de lutte contre la corruption et le blanchiment d'argent dans notre pays.

Directive européenne sur le whistleblowing : recommandations pour les entreprises suisses

Comment fonctionne une ligne d'assistance pour les lanceurs d'alerte ? Il peut s'agir d'une ligne d'alerte interne à l'entreprise ou d'un prestataire de services professionnel. L'entreprise TELAG est un tel prestataire de services, qui exploite depuis 13 ans déjà un système d'alerte anonyme pour des entreprises du secteur financier et des services, répondant aux exigences de la nouvelle directive européenne sur les lanceurs d'alerte. L'entreprise fournit à cet effet le logiciel pour le traitement anonyme des signalements numériques et téléphoniques ainsi qu'une disponibilité 24 heures sur 24 et en 24 langues. Le système d'alerte de TELAG comprend également la qualification des signalements, la gestion des cas et, en cas de besoin, un service de médiation avec un cabinet d'avocats indépendant.

  • Un système d'alerte professionnel est considéré comme une bonne pratique pour les groupes et les PME et est particulièrement recommandé dès que l'entreprise a des filiales dans un autre pays de l'UE et/ou emploie des collaborateurs, des partenaires, des fournisseurs de l'UE.
  • Le processus de signalement doit fonctionner aussi bien par téléphone que par écrit, y compris la boucle de rétroaction vers le lanceur d'alerte, et garantir l'anonymat des lanceurs d'alerte.
  • L'engagement des cadres ("tone from the top") renforce le sérieux avec un système de dénonciation anonyme et paie la crédibilité. Stimulée par le discours public sur l'éthique et la morale dans les entreprises, la nouvelle génération de collaborateurs et de cadres revendique l'éthique des affaires et la transparence. 
  • Enfin, une action préventive est nettement plus avantageuse que des travaux de nettoyage coûteux en cas de violation de la conformité, qui entraînent régulièrement des dommages irréparables en termes de réputation ainsi que des conséquences financières considérables - en moyenne 200 000 CHF selon le rapport ACFE de 20218 . 

Informations complémentaires : www.telag.ch/whistletag

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