Série anniversaire de la SNV : L'époque où le monde réclamait des normes

Un autre chapitre de l'histoire centenaire de l'Association suisse de normalisation SNV : la décennie au cours de laquelle le monde réclame des normes à grands cris. Dans le monde entier, le besoin de normes uniformes se fait de plus en plus sentir dans le but de favoriser la rationalisation et l'industrialisation. Ce n'est que grâce à des exigences minimales communes que le commerce et la communication par-delà les frontières nationales peuvent être plus rapides et plus rentables.

C'est ainsi que l'ISO s'est installée à Genève dans les premières années... (Image : archive ISO)

Urs Fischer, PDG de la SNV, réfléchit sur la collaboration fructueuse avec l'ISO : "Notre étroite collaboration avec l'ISO et le fait que l'ISO continue à maintenir son siège et son secrétariat central en Suisse nous remplit de fierté et de plaisir. Nous considérons qu'il s'agit d'une preuve particulière de la confiance de l'ISO ainsi que de ses membres et apprécions extraordinairement que notre savoir-faire, notre fiabilité et notre coopération depuis l'existence de l'ISO soient reconnus sans aucun doute. Notre 100e anniversaire est l'occasion idéale de remercier nos collègues de l'ISO à Genève, mais aussi tous nos membres, pour cette collaboration extrêmement agréable et fructueuse".

Cependant, si nous regardons l'histoire de l'ISO, nous pouvons constater une lacune importante : La Seconde Guerre mondiale interrompt partiellement les efforts déjà existants en matière de normes internationales. Après la fin de la Seconde Guerre mondiale, l'Organisation internationale de normalisation (ISO) a été fondée à Londres en octobre 1946.

Elle est issue de la Fédération internationale des associations nationales de normalisation (ISA), qui existe depuis 1926, et du Comité de coordination des normes des Nations unies (UNSCC), qui a été formé pendant la guerre.

Octobre 1946 : Réunion fondatrice de l'ISO à Londres

La conférence de Londres réunit 25 pays et plus de 60 délégués, ce qui montre la grande importance accordée à la normalisation. Fritz Streiff, président de la commission de normalisation de l'Association suisse des constructeurs de machines, et Willy Kuert, chef du bureau de normalisation du VSM et secrétaire de l'Association suisse de normalisation, représentent la Suisse lors des négociations à Londres. La conférence se concentre sur les statuts et les règlements d'application de l'ISO.

Fondation de l'ISO en 1946 : photo de groupe. (Image : archives ISO)

Une seule organisation par pays peut devenir membre

L'ISO vise à faciliter la coordination et l'unification des normes émises par les organismes nationaux de normalisation et prévoit un échange continu d'informations sur les travaux de normalisation des pays. L'adhésion est ouverte à tout organisme national de normalisation, à condition qu'il remplisse les conditions d'admission et soit prêt à accepter les statuts et les règlements d'application. Pour chaque pays, l'organisation qui représente le plus complètement les organismes de normalisation de ce pays doit devenir membre. Les langues officielles de l'ISO adoptées à Londres sont l'anglais, le français et le russe. Le siège de l'ISO doit être à Genève, où l'ISO commence ses activités en février 1947.

La Conférence de Londres désigne Genève comme siège de l'ISO. Le bureau de Genève est créé et le 23 février 1947, l'ISO commence ses activités.

Organes de l'ISO

La plus haute autorité de l'ISO est l'Assemblée générale, qui est composée de l'assemblée des représentants de tous les membres. Il se réunit généralement tous les trois ans. Howard Coonley, président du comité exécutif de l'American Standards Association, est élu premier président de l'ISO. L'organe exécutif est un conseil composé du président et de dix autres membres, qui représentent ensemble onze pays membres différents. Ce Conseil est investi de larges pouvoirs et est responsable de la gouvernance de l'ISO entre les Assemblées générales. Pendant les cinq premières années, la Chine, la France, le Royaume-Uni, l'Union soviétique et les États-Unis d'Amérique ont des sièges permanents au Conseil. Les six sièges restants sont attribués à l'Australie, la Belgique, le Brésil, l'Inde, la Norvège et la Suisse. Le Conseil élit un vice-président et un trésorier parmi ses membres. Gustave L. Gérard, Belgique, est élu vice-président pour le premier mandat et Fritz Streiff, Suisse, est élu trésorier. Les affaires de l'Organisation sont dirigées par un secrétaire général.

La Suisse reconnaît son rôle important au sein de l'ISO

Les représentants suisses sont convaincus que l'industrie et l'économie suisses peuvent bénéficier des efforts de normalisation internationale et qu'une participation active est donc d'une grande importance.

Ainsi, l'Association suisse de normalisation écrivait dans son communiqué de presse d'avril 1947 : "L'organisme de normalisation d'un pays qui, comme la Suisse, est très fortement dépendant des exportations, doit rechercher et maintenir par tous les moyens le contact avec les organismes de normalisation étrangers. Grâce à notre adhésion à l'ISO, ces liens indispensables ont été établis, et nous pourrons participer à la solution de tâches internationales. Nous sommes particulièrement satisfaits de la désignation de Genève comme siège de la nouvelle organisation, de l'élection au Conseil de l'ISO et du transfert du bureau du trésorier. Ces décisions de la Conférence de Londres témoignent de l'estime dans laquelle notre pays, et la normalisation suisse en particulier, est tenu dans les milieux internationaux. Elles devraient inciter les organismes suisses de normalisation à aider à la mise en œuvre des travaux de l'ISO au mieux de leurs capacités".

Une coopération active avec l'ISO depuis plus de 70 ans

Des décennies après la fondation de l'ISO, la Suisse participe toujours activement à la normalisation internationale et continue de jouir d'un statut élevé au sein de l'organisation. Notre pays était et est souvent représenté dans les comités directeurs, tels que le Conseil de l'ISO et le Comité directeur technique. La Suisse est actuellement représentée dans les plus hautes instances avec Urs Fischer au Conseil de l'ISO et Marcel Knecht au Comité directeur technique. Nicolas Fleury, de nationalité suisse, est secrétaire général adjoint depuis 2009, et l'actuel trésorier est également un particulier suisse.

Sources : Archives Association suisse de normalisation (SNV) et ISO

 

(Visité 233 fois, 1 visite aujourd'hui)

Plus d'articles sur le sujet