Une conférence établie sous une forme innovante
Un nouveau lieu, une nouvelle perspective sur le droit des marchandises dangereuses et une nouvelle façon de transmettre des connaissances spécialisées en petits groupes - cette année, la journée des marchandises dangereuses du 14 juin 2017 était variée.
La 19e Journée des marchandises dangereuses organisée par Swiss TS et GeFaSuisse s'est déroulée pour une fois non pas à l'Euroairport de Bâle, mais dans la région de Zofingue. L'accent a été mis sur l'histoire et le développement du règlement pour le transport de marchandises dangereuses par route (SDR/ADR). Et pour cause, puisque l'ADR fête cette année son 60e anniversaire et le règlement national SDR son 45e anniversaire.
Comment est né l'ADR
Klaus Ridder pourrait être engagé en tant qu'expert reconnu en la matière. En une heure, il a réussi à donner aux participants une présentation très animée sur l'histoire du droit des marchandises dangereuses. Les premières réglementations remontent au 18e siècle et concernaient la manipulation sûre de la poudre à canon. Au XIXe siècle, l'accent était plutôt mis sur les bouteilles de gaz dont les soudures n'étaient pas fiables. Il y avait certainement aussi des raisons militaires - trop de personnes inaptes au service en raison du travail des enfants, par exemple - autant d'événements nécessitant des réglementations. La législation sur les marchandises dangereuses a été abordée pour la première fois après la Seconde Guerre mondiale. L'augmentation rapide du commerce mondial a nécessité une harmonisation internationale des réglementations existantes pour chaque mode de transport. C'est ainsi qu'en 1957, les recommandations des Nations unies, un petit livret contenant des étiquettes et des classes de danger, ont été créées pour servir de base à une normalisation mondiale. L'ADR qui en découle est entré en vigueur le 30 septembre 1957. Aujourd'hui, il a été ratifié par 49 pays - avec un champ d'application nettement plus large - bien qu'il existe des suppléments nationaux avec certaines dérogations, comme le DTS introduit dans notre pays le 24 mai 1972. Les moteurs de la législation sur les marchandises dangereuses ont toujours été les accidents et les incidents, ainsi que les nouvelles technologies. Par exemple, la manipulation du conteneur-citerne qui a soudainement surgi des États-Unis a soulevé de nombreuses questions quant à la manière de le transporter en toute sécurité par rail et par route. Il fallait immédiatement établir des règles internationalement reconnues pour les marchandises dangereuses à transporter. Même avec la révision bisannuelle de la loi d'aujourd'hui, il faut garder à l'esprit que toutes les nouvelles règles doivent être harmonisées dans tous les États participants à la ratification. Klaus Ridder a démontré, à l'aide d'un organigramme, que cela n'est pas toujours simple et a décrit les circonstances parfois étranges qui peuvent survenir, notamment en raison du multilinguisme et des traductions en plusieurs langues.
Kurt Friderich, chef de l'école de pompiers chimiques de Zofingen, a ensuite utilisé de nombreux exemples pour inciter les gens à réfléchir aux équipements de protection ADR qu'ils doivent porter, d'autant plus que la réglementation laisse une marge d'amélioration. L'accent doit toujours être mis sur la sécurité personnelle et la prévention fiable des dommages consécutifs. Enfin, du point de vue des assurances, il peut s'avérer important de disposer ou non d'un équipement approprié en cas d'incident.
Post-course attrayante
Dans l'enceinte de l'école des pompiers chimiques, plusieurs postes ont proposé l'après-midi un mélange du cours sur les marchandises dangereuses, précédemment maintenu, et des autres petits modules. Les batteries lithium-ion, qui peuvent brûler violemment en raison de l'électrolyte inflammable qu'elles contiennent, sont un sujet brûlant en matière de droit des marchandises dangereuses. Lors de la journée des marchandises dangereuses, les participants ont pu constater par eux-mêmes le danger potentiel de ces piles. Dans une autre station, les connaissances les plus importantes sur les vannes, les raccords, les ouvertures de remplissage et les points de fuite possibles dans les batteries ont été transmises. En outre, les participants ont pu approfondir leurs connaissances sur les agents utilisés pour contenir les produits chimiques et les hydrocarbures ou sur la manière de traiter les fuites d'emballages. Enfin, ils ont dû évaluer une situation impliquant un déversement dangereux. Toutes les connaissances de tous les chapitres de l'ADR ainsi que les connaissances des comportements liés à la sécurité étaient ici requises.
Les organisateurs de la conférence ont réussi à aborder la 19ème Journée des marchandises dangereuses en Suisse de manière actuelle et innovante, et ce faisant, ont également orienté la vision du droit des marchandises dangereuses sous un nouvel angle.
La 20e journée des marchandises dangereuses en Suisse aura lieu le 13 juin 2018.