A l’heure des big data, la qualité tient à la fiabilité des données

Le 13e Forum Excellence et Performance (FOREP) a réuni à Yverdon le 2 novembre dernier quelque 260 professionnels du management qualité. Conférences, ateliers, échanges avec les exposants et entre participants : autant d’occasions d’enrichir une culture de l’amélioration continue.

A l’heure des big data, la qualité tient à la fiabilité des données

 

 

« Management qualité : exigence ou efficience ? » Le thème du FOREP 2017 organisé par les sections romandes de la SAQ a permis de prendre conscience de l’importance des données – et de leur bonne gestion – dans les démarches qualité.

 

Cette 13e édition s’est tenue à La Marive à Yverdon-les-Bains. La formule désormais bien rodée – conférences dans la grande salle avec possibilité offerte au public de poser des questions en continu via une application dédiée, ateliers thématiques en comités restreints, zone réservée aux 14 exposants professionnels – reste appréciée des fidèles comme des nouveaux venus.

Les données : ressource-clé pour améliorer la qualité

 

Tous secteurs confondus, la rapidité de l’évolution technologique im-pose une attention constante aux données à disposition de l’entre-prise. Des données qui, bien analysées, orientent la décision straté-gique. Plusieurs interventions ont illustré ce constat.

 

Pierre Maudet – conseiller d’État genevois en charge de la sécurité et de l’économie – a présenté son rôle au gouvernement comme un soutien à l’innovation. Y compris dans son dicastère : à l’exemple de l’infor­­ matisation récente, grâce à la technique de la blockchain, de certains ser-vices du Registre du commerce destinés aux entrepreneurs. Paolo Barra-chini, chargé de cours HES SO et l’EPFL, a mis l’accent sur l’analyse des parties intéressées (PI) : être attentif aux signaux émis par les clients, four-nisseurs, actionnaires, autorités publiques ou médias permet d’évaluer les risques et facteurs de succès inhérents aux PI. Bernard Murry, Pré-sident de l’Université Lean Six Sigma, a exposé la façon dont les entre-prises déploient leurs démarches qualité en soulignant que « l’améliora-tion des produits et services » passe aussi par une culture faisant « dispa-raître la peur ». Une attention apportée à l’humain également mise en exergue par Myriam Bertrand, fondatrice de ligne de Myr et consultante en amélioration de la qualité. Pour éviter « l’essoufflement » des collabora-teurs lorsqu’on initie une démarche d’amélioration continue, il convient de rester attentif à l’alignement des missions, mais également des valeurs, des moyens, avec les objectifs, sans oublier l’indispensable feedback de la hiérarchie. Damien Chardaire, responsable Qualité et fiabilité chez Sonceboz, a décrit la mutation réussie d’une entreprise de mécanique à une entreprise de mécatronique automobile délivrant des produits très fiables­ grâce à une analyse permanente des signaux faibles de non-quali-té. Spécialiste de la métrologie, Jean-Michel Pou, fondateur de Deltamu, n’a pas hésité à rappeler que chaque mesure n’étant qu’ « à peu près juste », « Toute décision comporte un risque qu’il faut évaluer à l’aide de la smart metrology. » Nathalie Wardé, consultante qualité dans le secteur pharma-ceutique, a souligné que cette industrie se prépare « à la traçabilité de chaque boîte de médicament » pour lutter contre la falsification. Un réel défi qui imposera aux entreprises d’ « organiser une véritable gouver-nance de toutes leurs données ». Deux experts de la Maison Cartier Horlo-gerie – Fabrice Jeanningros et Abraham Camara – ont présenté l’analyse des données mise en place dans leur entreprise pour anticiper les pro­ blèmes de qualité. Une analyse qui suppose une synergie très forte entre l’humain et la machine, notamment en associant les spécialistes métiers à cette démarche dès le début.

 

Les achats sont encore souvent vus dans l’entreprise comme de simples « cost killers ». Alors que, comme l’a montré Katia Gutknecht, fondatrice de KGC Consulting, spécialisé en optimisation des achats, le processus achats pensé à long terme contribue à l’élaboration d’une stratégie d’entreprise efficiente.

Approfondissement dans les ateliers
Quatre ateliers ont permis aux participants de travailler en groupes restreints sur les thématiques suivantes : « Passer à un SMQ (Système de Management Qualité) utile et utilisé pour une PME », avec Nicholas ­Guignet, Directeur chez Techniserv SA, « Analyse de la chaîne de valeur par la pratique », avec Sonia Cordeal de l’ARIAQ, « 10 clés pour un lea-dership efficient », avec Clément Cohen, CEO de Performant Group, et Annika Mansson, fondatrice de Happy@work, « Mode d’emploi pour déterminer la capabilité d’un procédé » par Raymond Riess, professeur en Lean manufacturing. Une table ronde – animée par Geneviève Mo-rand, créatrice de Rezonance – a clôturé cette édition sur les perspec-tives d’évolution de la qualité dans l’industrie 4.0.

 

A l’issue de cette édition, Raphaël Dubey, président sortant, actif au sein du comité depuis 7 ans, a passé le témoin à Dominique Thierry qui prépare déjà, avec les autres membres du comité, la prochaine édi-
tion du 8 novembre 2018.

 

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