FOREP 2018 : la qualité, un processus en mouvement
La recherche de la qualité dans le monde professionnel est multiple et mouvante. C’est ce qu’a démontré cette année encore le FOREP. La gestion d’entreprises se ré invente, et la bonne nouvelle de ce 8 novembre 2018, c’est que sa revisite s’adapte à toutes sortes de structures, de la PME à la multinationale, du secteur industriel au tertiaire, du privé aux institutions publiques.
Parcourir les possibles en matière de ges- tion des risques, de qualité, mais aussi de quête de sens, c’est le voyage qu’ont enta- mé les 278 personnes venues assister aux dix conférences, trois ateliers et au débat final de cette dense journée. « Le FOREP est depuis 5 ans le rendez-vous le plus impor- tant pour les professionnels de la qualité et de l’amélioration continue, qui cherchent l’excellence du produit et des services, comme la performance de l’organisation qui les délivre » rappelle le président du FOREP, Joachim Fernandes.
Et en effet, les conférences ont démon tré, interpellé, fait sourire ou provoqué à bon escient : « Vous serez tous morts profession- nellement demain » a ainsi lancé le mathé- maticien Xavier Comtesse. Morts ou dépas- sés par l’Intelligence Artificielle, à l’en croire, si l’on ne monte pas dans le train à très grande vitesse qu’elle représente. Il faut empoigner la nouveauté (qu’elle soit technologique, or- ganisationnelle, sociétale…) pour se montrer créatifs, pour rendre les entreprises agiles, pour remettre au centre la responsabilisati- on, l’engagement de chaque membre du per- sonnel, pour retrouver le sens et le plaisir pour reprendre les mots du premier orateur de la journée, Thierry Linder.
De nombreux modèles sont proposés à Yverdon. Loin d’une théorie aride, les pré- sentations s’appuient sur l’expérience au jour le jour des intervenants dans leur struc- ture professionnelle respective. Les présentations dès lors prennent corps, osent relever les limites de l’exercice, les ajustements cons- tants et la remise en question des hiérarchies parfois chahutées dans leurs repaires. Bous- culer des modèles séculaires, cela demande du temps, celui de prendre du recul pour mi- eux avancer pour paraphraser la conclusion de Shirley Favre et Richard Sgobero, dans leur démonstration sur l’évolution du centre logistique de l’armée de Grolley.
Capacité d’adaptation, responsabilité partagée à tous les étages, écoute transver sale, amélioration collective, prise en compte de la parole des gens de terrain, rééquilibra- ge des lignes de production, respect… sont autant de notions évoquées.
Qualité veut aussi dire gestion des risques. La gestion de ces derniers était au centre, notamment de la présentation d’Aurélie Anselem. Quelle structure mieux qu’un aéroport peut se targuer de penser « risque » en continu, depuis toujours. Mais un service ad hoc, créé il y a quelques années permet « une approche transversale et intégrée, (…), permet d’anticiper et de s’adapter ». S’adapter car les risques évoluent. Ainsi celui d’un attentat est totalement contemporain.
L’humain est également au centre des préoccupations « risques et qualité » d’un hôpital comme on l’a vu avec la prestation de Serge Gallant du CHUV et son travail auprès des infirmiers et infirmières pour « garantir à chaque patient le meilleur résultat en termes de santé (…), au moindre risque iatrogène, et pour sa plus grande satisfaction… ».
Un point commun est à relever : la passion des intervenants, leur envie de transmettre et leur conviction: « C’est une religion ! » sourit Nicolas Marie, Lean Manager chez Bobst.Le public s’est ainsi nourri, à en croire les nombreuses questions posées aux intervenants. Les participants ont également apporté leurs réflexions, leur savoir… Et c’est bien le but d’une telle journée, dont il ne faut pas non plus oublier la valeur des pauses pour le réseautage et ce partage informel de compétences.
Le nouveau management vit son Histoire au présent. Le FOREP a constitué un arrêt sur image, mais le film continue. Rendezvous est donc pris pour le 31 octobre 2019.